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Oct

L’ambassadeur de Cuba à Alger dénonce le poids d’un blocus de plus de soixante ans

L’Ambassade de la République de Cuba à Alger a tenu, ce dimanche, une conférence de presse présidée par Héctor Igarza Cabrera, Ambassadeur de Cuba, à l’occasion de la présentation du rapport de son pays sur la Résolution de l’Assemblée générale des Nations Unies intitulée « Nécessité de lever le blocus économique, commercial et financier appliqué à Cuba par les États-Unis d’Amérique ». Ce rapport sera soumis à la considération de l’Assemblée générale les 28 et 29 octobre 2025.

Au cours de cette rencontre, l’ambasasdeur cubain a dressé un tableau précis et préoccupant des conséquences du blocus imposé à son pays depuis plus de soixante ans.

« Ce blocus n’est pas un simple différend politique. C’est un acte de guerre économique contre un peuple », a déclaré l’Ambassadeur Igarza Cabrera.

Selon les estimations officielles, Cuba aurait perdu environ 164 milliards de dollars à prix courants depuis 1962 à cause de ce blocus.
L’Ambassadeur a illustré l’impact concret de ces sanctions à travers des comparaisons saisissantes :

  • 60 ans de blocus, a-t-il expliqué, équivalent à cent années de distribution de paniers familiaux à la population cubaine.

  • 12 jours de blocus correspondent à deux ans de prestations électriques pour tout le pays.

  • Deux heures de blocus représentent la perte équivalente au coût quotidien des médicaments essentiels,

  • tandis qu’une heure de blocus suffit à priver des enfants cubains de prothèses auditives.

Héctor Igarza Cabrera a également rapporté une anecdote révélatrice : celle de l’ascenseur de l’Ambassade de Cuba à Paris, tombé en panne. La société américaine Otis, fabricante de l’appareil, a refusé de fournir la pièce de rechange en raison des sanctions américaines. « Nous avons dû remplacer tout l’ascenseur par une marque allemande », a-t-il précisé.

Depuis le retour de Cuba sur la liste américaine des pays soutenant le terrorisme — une mesure décidée sous l’administration Trump — les restrictions se sont accrues. Plus de mille banques à travers le monde ont coupé leurs liens avec Cuba, craignant des sanctions américaines.

Le diplomate cubain a dénoncé l’instrumentalisation politique de cette liste, estimant qu’il s’agit d’une accusation « totalement infondée ». « Rien ne prouve l’implication de Cuba dans le terrorisme. Au contraire, c’est Cuba qui a été victime du terrorisme d’État américain », a-t-il affirmé.

Pour lui, aucune différence majeure n’existe entre les politiques menées par Barack Obama et Donald Trump : toutes deux visent à isoler Cuba économiquement et à décourager l’investissement international.

Un appel à la solidarité internationale

L’ambassadeur a également évoqué les tentatives de certaines figures politiques américaines d’origine cubaine visant à saboter la coopération médicale cubaine avec les pays du Sud et d’Europe. Malgré cela, La Havane affirme continuer à déployer ses brigades médicales dans les zones les plus défavorisées du monde.

Le 15 juin 2024, le Mouvement des pays non alignés et le Groupe des 77 ont publié une déclaration conjointe appelant à la fin immédiate du blocus. Par ailleurs, 123 pays ont demandé au Conseil des droits de l’homme de l’ONU de retirer Cuba de la liste des pays prétendument soutenant le terrorisme.

La conférence s’est clôturée par la diffusion d’une vidéo du chercheur algérien Salim Lamrani, Professeur des universités à La Réunion, spécialiste de l’histoire de l’Amérique latine, rappelant que « le blocus américain contre Cuba est la plus longue guerre économique de l’histoire moderne ».

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