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Avr

Jean-Paul Vesco, un cardinal algérien en lice pour le conclave ?

Un an et demi après avoir obtenu la nationalité algérienne par décision du président Abdelmadjid Tebboune, l’archevêque d’Alger, Jean-Paul Vesco, a été créé cardinal par le pape François en décembre dernier au Vatican. Cette naturalisation, décisive dans son parcours, a ouvert la voie à sa nomination cardinalice, car selon la tradition vaticane, les cardinaux sont généralement issus du clergé local – et dans le cas de l’Algérie, seul un citoyen algérien pouvait légitimement représenter l’Église du pays au sein du Collège des cardinaux.

Grâce à cette élévation, le cardinal Vesco fait désormais partie des électeurs du prochain conclave, cette assemblée secrète réunissant les cardinaux de moins de 80 ans en cas de vacance du siège pontifical. Ils se retrouvent alors dans l’intimité de la Chapelle Sixtine, coupés du monde extérieur, pour élire le nouveau chef de l’Église catholique. La décision est rendue publique par le traditionnel panache de fumée blanche, signalant l’élection d’un nouveau pape.

Pendant longtemps, l’idée d’un pape non européen relevait de la spéculation. Mais depuis l’élection de François, premier pontife venu d’Amérique latine, cette idée a gagné en légitimité. L’Afrique, où le catholicisme connaît aujourd’hui sa croissance la plus rapide, attire de plus en plus l’attention au sein de l’Église. Dans ce contexte, le cardinal d’Alger incarne une Église en pleine expansion, enracinée dans des réalités complexes et souvent éloignées des centres traditionnels du pouvoir ecclésiastique.

Jean-Paul Vesco, 63 ans, dominicain et ancien évêque d’Oran, archevêque d’Alger depuis 2021, s’est fait connaître pour son engagement en faveur du dialogue interreligieux, sa proximité avec les communautés musulmanes, et son style pastoral direct, sans détour. Son profil tranche avec celui des prélats plus académiques ou issus de la diplomatie vaticane. Sa nomination comme cardinal, rendue possible par son enracinement algérien et sa naturalisation en février 2023 souligne la volonté du pape François de représenter une Église plus universelle, tournée vers les périphéries.

Vers un pape algérien ?

S’il ne figure pas encore parmi les papabili – les cardinaux traditionnellement pressentis pour accéder à la papauté –, Jean-Paul Vesco jouit d’un respect croissant à Rome. En cette période de tensions géopolitiques et de repli identitaire, un pape algérien représenterait un signal fort en faveur de la paix, du dialogue et de la réconciliation entre les religions.

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