L’UNESCO a récemment enrichi son prestigieux Registre de la Mémoire du monde avec 74 nouvelles collections du patrimoine documentaire, portant à 570 le nombre total d’inscriptions. Parmi ces trésors universels, l’Algérie se distingue avec l’inscription d’un chef-d’œuvre médical emblématique : Al-Qanun fit-Tibb (Le Canon de la médecine, 4e livre) d’Ibn Sina, connu en Occident sous le nom d’Avicenne.

Conservé dans sa version rare à la Bibliothèque nationale d’Algérie, Le Canon de la médecine est l’un des ouvrages médicaux les plus influents de l’histoire de l’humanité. Véritable pilier de la science médicale, ce texte a codifié les pratiques et les savoirs médicaux en Orient comme en Occident pendant plusieurs siècles, jusqu’au XVIIe siècle. L’œuvre illustre avec éclat l’apport majeur de la civilisation arabo-islamique au développement de la médecine moderne.

Cette reconnaissance par l’UNESCO consacre non seulement la valeur scientifique et historique de l’œuvre d’Ibn Sina, mais elle souligne également l’importance de la préservation du patrimoine documentaire en Algérie et dans le monde.

Dans le même registre, le Maroc a vu également une œuvre phare de son patrimoine intellectuel inscrite : Al Orjoza fi tebd’Ibn Toufail. Ce manuscrit du XIIe siècle, conservé à la bibliothèque Al-Quaraouiyine de Fès, est un poème médical didactique de 7 700 vers répartis sur 148 pages. Classant les maladies du corps humain, il constitue une véritable encyclopédie médicale conçue pour faciliter la transmission des savoirs grâce à la poésie.