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Avr

Interview de Mohamed Deramchi, président de l’organe de concertation algéro-tuniso-libyen sur la gestion de l’eau

Mohamed Deramchi, président de l’Organe de concertation du SASS (Système aquifère du Sahara septentrional) qui regroupe l’Algérie, la Tunisie et la Libye est présent à la conférence internationale sur l’eau à Béchar. Il a accepté de répondre aux questions de Casbah Tribune sur le rôle du SASS, et sur l’impact de la coopération entre les trois pays d’Afrique du Nord pour préserver les nappes de cette région face aux menaces d’assèchement provoquées notamment par la construction intensive de barrages à l’Est du Maroc.

Casbah Tribune : Concernant le mécanisme algéro-tuniso-libyen, le SASS, est-il efficace et porte-t-il ses fruits dans la gestion de l’eau dans la région ?

Mohamed Deramchi : Nous profitons de notre participation à la conférence internationale sur l’eau pour faire connaître cette initiative, issue d’un rapprochement de visions entre les trois pays autour de la gestion de la nappe du Système Aquifère du Sahara Septentrional (SASS). Cela reflète clairement la volonté politique des trois chefs d’État, désireux de valoriser cette ressource commune afin de développer durablement toute la région sud. Ce processus a abouti à la signature d’une convention, structurée autour d’une haute commission composée des ministres en charge de l’hydraulique de chaque pays, ainsi que de comités nationaux réunissant l’ensemble des acteurs impliqués : institutions, associations professionnelles, et établissements dédiés à la protection de la ressource.

Cette association regroupe la Libye, la Tunisie et l’Algérie. D’autres pays se sont-ils auto-exclus ?

Le mécanisme concerne exclusivement la nappe du Système Aquifère du Sahara Septentrional. Pour d’autres ressources hydriques, d’autres accords ou coopérations seraient nécessaires. La nappe en question s’étend sur plus d’un million de kilomètres carrés, dont plus de 70 % se trouvent en territoire algérien. Dans cette zone, la nappe est également plus profonde, ce qui la rend stratégique pour l’Algérie.

Quelles sont les prochaines étapes de ce mécanisme ?

La première étape consiste à identifier les problématiques majeures : les zones où l’on observe un rabattement de la nappe, celles affectées par la pollution, ou encore les difficultés liées à son exploitation. Ces éléments serviront de base pour établir des indicateurs de suivi. L’objectif est d’aboutir à des bilans et des rapports annuels sur l’état de la ressource dans chacun des pays. Sur le plan scientifique, cela permettra aussi de dépasser les obstacles liés aux frontières et de mieux comprendre le fonctionnement de ce vaste système aquifère. À terme, il s’agit de concilier développement économique et préservation de ce patrimoine hydrique commun.

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