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Oct
165 États réclament la fin du blocus contre Cuba, les États-Unis et Israël s’y opposent, le Maroc s’abstient
Adopté par 165 voix pour, sept contre et 12 abstentions, le texte contre le blocus économique, commercial et financier de Cuba a une nouvelle fois rassemblé une écrasante majorité d’États membres dont l’Algérie qui a naturellement voté en faveur de la levée du blocus.
Seuls les États-Unis, Israël, l’Argentine, la Hongrie, le Paraguay, la Macédoine du Nord et l’Ukraine s’y sont opposés. 12 pays se sont abstenus dont le Maroc, la Roumanie et la Pologne.
Ce résultat marque toutefois un tournant politique selon les Nations-Unies par rapport à l’an dernier, où la résolution n’avait été rejetée que par Washington et Tel-Aviv, cependant qu’une seule délégation – celle de la Moldavie – s’était abstenue. L’élargissement du camp des opposants traduit la montée de nouvelles lignes de fracture au sein de l’Assemblée.
Deux délégations d’Europe orientale ont justifié leur vote par la proximité de La Havane avec Moscou. Le représentant de la Pologne, qui s’est abstenue, a justifié la nouvelle position de son pays par une « application sélective de la Charte des Nations Unies ». S’exprimant également au nom de la Tchéquie, de l’Estonie, de la Lettonie et de la Lituanie, il a critiqué le soutien affiché de Cuba à la Russie depuis l’invasion de l’Ukraine. Face aux rapports selon lesquels des ressortissants cubains auraient combattu aux côtés de Moscou, la Roumanie a tenu un discours similaire, dénonçant cette « implication étrangère dans une guerre d’agression illégale » et appelant Cuba à retirer son soutien à l’invasion russe.
Présentée chaque automne depuis 1992, la résolution n’a aucune valeur contraignante, mais son adoption, d’ordinaire quasi unanime, illustre la persistance d’un consensus mondial sur la nécessité de mettre fin à l’embargo.
Le 26 octobre dernier, l’ambassadeur de Cuba à Alger, Héctor Igarza Cabrera, avait dénoncé lors d’une conférence de presse l’attitude des États-Unis et de leurs alliés, et appelé à la levée d’un blocus qualifié d’inhumain.









